Printemps de Septembre

Jean-Luc Moulène

Jean-Luc Moulène, 2002-03, pâte alimentaires, "Documents/Produits de Palestine",
courtesy galerie Carlier, Gebauer, Berlin

Jean-Luc Moulène

Jean-Luc Moulène, 2002-03, huile d'olive, "Documents/Produits de Palestine",
courtesy galerie Carlier, Gebauer, Berlin

Jean-Luc Moulène

Jean-Luc Moulène, 2002-03, concentré de tomate, "Documents/Produits de Palestine",
courtesy galerie Carlier, Gebauer, Berlin

un choix intelligent




et pertinent




duquel se dessinait




une véritable




cohérence de propos



Pour la troisième édition du Printemps de Toulouse, Marta Gili, commissaire de la manifestation, accompagnée dans sa démarche par Fabienne Fulchéri, a choisi d'orienter sa réflexion autour de la notion de geste. Il s'agit bien de montrer que l'actualité "de ce thème réside dans la forme sous laquelle l'artiste contemporain se mêle à la société où il est donné de vivre, en adoptant des postures, à la fois de connivence et d'opposition, d'apparition et de disparition".

En résulte un choix intelligent et pertinent duquel se dessinait une véritable cohérence, le propos étant bien de préférer des travaux attentifs et discrets, plutôt que de privilégier un discours revendicatif et spectaculaire. Des gestes mesurés et discrets, des gestes "d'attention" donc, à l'opposé d'une attitude "hard core".

L'ensemble qui laissait la place à des œuvres d'artistes jeunes, peu connus (ce qui est déjà en soi une preuve d'attention) faisait la part belle à une approche documentaire. Même si on ne faisait pas de réelles découvertes (et ce n'est d'ailleurs pas forcément l'objectif d'une telle manifestation) on découvrait avec plaisir des œuvres fortes et mesurées : la série des Documents-Produits de Palestine de Jean-Luc Moulène, le film d'Hannah Collins tourné au sein de la communauté gitane de Barcelone, les paysages dépouillés de Paul Seawright réalisés en Afghanistan ou encore l'installation d'Omer Fast qui joue très subtilement sur des glissements de traduction.

Seule fausse note malheureuse, les Boules souvenir d'Anne Brégeaut, qui reprenaient le principe de ces boules à neige que l'on trouve dans les magasins de souvenir, mais qui se trouvaient ici vidés de leur contenu et seulement affublés de noms de villes ou de lieux aux connotations non anodines (Palestine, Yougoslavie, Tibet…), rappelaient avec force qu'on ne joue pas naïvement avec la toponymie. Geste maladroit, certes, mais réellement déplacé.

Claire Guézangar
Paris, octobre 2003

Hannah Collins

Hannah Collins, La Mina, 2002, Installation vidéo, corpoduction Centro de Arte Contemporaneo,
Málaga et le printemps de septembre

Hannah Collins

Hannah Collins, La Mina, 2002, Installation vidéo, corpoduction Centro de Arte Contemporaneo,
Málaga et le printemps de septembre

Omer Fast

Omer Fast, A Tank translated, 2002, Installation vidéo, courtesy galerie Gb Agency, Paris,
coproduction Centre national de la photographie, Paris

Kristina Solomoukha

Kristina Solomoukha

Printemps de Toulouse, rendez-vous des images contemporaines, "Gestes",
troisième édition du 26 septembre au 19 octobre 2003, Toulouse, France

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