Naples à Paris
Le Louvre invite le Musée de Capodimonte
 
Naples à Paris
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Naples à Paris

Naples à Paris. Giovanni Bellini, La Transfiguration. Vers 1478-1479. Huile sur panneau, 115 x 152 cm.
Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte

"Naples est la ville la plus mystérieuse d'Europe, la seule du monde antique qui n'ait pas péri comme Ilion, comme Ninive, comme Babylone. C'est la seule ville au monde qui n'ait pas sombré dans l'immense naufrage de la civilisation antique. Naples est un Pompéi qui n'a jamais été enseveli". (1)
Malaparte, La Peau.



Un panorama de chefs-d'œuvre à Paris

Le sujet de cette une exposition, précisons-le, forme en quelque sorte une anthologie, car ce sont soixante-dix des plus grands chefs-d'œuvre du musée napolitain qui sont exposés dans trois lieux différents du Louvre : dans la prestigieuse Grande Galerie. Dans ce cadre historique se noue un dialogue spectaculaire entre deux collections de peintures italiennes parmi les plus importantes au monde.

Sylvain Bellenger, le directeur du Museo e Real Bosco di Capodimonte, précise la particularité de cette exposition : "Le sujet de l'exposition n'est ni un artiste ni un mouvement, ni même un pays, mais un musée. Le musée, on le sait depuis longtemps, et chaque jour davantage, n'est pas un simple contenant mais bien un acteur de l'histoire. Ses collections constituent un grand récit, avec l'exposition ce récit se transforme en dialogue, des œuvres se rencontrent et racontent le Musée, les deux musées." (…) "Nombre des chefs-d'œuvre de Capodimonte, comme la Danaé de Titien, le Portrait de Paul III Farnèse, toujours de Titien, l'Antea du Parmesan ne seront pas des surprises pour beaucoup de visiteurs, car ils figurent dans beaucoup de manuels d'histoire de l'art, mais la surprise sera de les relier à Capodimonte, un musée célèbre pour les amateurs mais encore à découvrir pour un plus large public. Malgré l'attachement historique des Français pour Naples, les visiteurs de Pompéi ne pensent pas toujours à intégrer dans leur moderne "Grand Tour" ce musée qui compte pourtant parmi les premiers musées d'Europe". Le musée est une des plus grandes collections d'Italie, moins connu que les Offices, à Florence ou que l'Accademia, à Venise. Cette résidence royale, qui était la résidence des Bourbons, est devenue un musée en 1957. Un musée de plus de 40 000 œuvres, peintures, objets, sculptures, porcelaines… une collection étonnante. Après le Louvre, une partie de cette collection ira à La Venaria Reale, près de Turin, à 8 km, dans le château jouxtant le parc de la Mandria et ses jardins (on peut y accéder du centre de Turin en bus). Elle a été une résidence des Savoie au XVIIe et XVIIIe siècles.

La littérature sur Naples et ses richesses est surabondante, ainsi que sur la peinture, la musique et toutes formes d'arts en général. Ce n'est pas les livres qui manquent. Il en reparait encore ces jours-ci. De nombreux romanciers et poètes ont contribué à magnifier la ville et son caractère "particulier". Dans le catalogue du Louvre, Naples à Paris, on trouvera de nombreux textes. Dominique Fernandez raconte son premier contact avec la ville quand il s'y est rendu pour travailler. Très enlevé, libre, nous avons l'impression d'être dans Naples sur ses pas. "Si Caravage a autant aimé Naples, c'est parce que Naples baigne dans le clair-obscur, que le clair-obscur y est la lumière naturelle.". (…) Caravage était lombard, Ribera espagnol. On connaissait un peu Luca Giordano, mais pour l'accuser d'avoir bâclé ses toiles ("Luca fa presto"), encore plus vaguement Salvator Rosa, censé avoir inventé le "pittoresque". C'est l'écrivain Domenico Rea qui lui fit découvrir certains peintres : "Que de tableaux éclatants, parfaitement inconnus de moi et de mes compatriotes, puisqu'ils n'étaient jamais sortis de Naples. Tous marqués plus ou moins par le séjour du Caravage, tous à mi-chemin entre naturalisme et baroque, vérité et lumière, grâce et profondeur, crainte et tremblement, Carlo Sellitto, Bernardo Cavallino, Andrea Vaccaro, Aniello Falcone, Massimo Stanzione, Mattia Preti (auteur du plus beau Saint Sébastien de la pléthorique iconographie). Primus inter pares, Battista Caracciolo."

Erri de Luca, qui est né à Naples en 1950, livre sous une forme poétique ici quelques souvenirs d'enfance et des anecdotes. Il rappelle que "(…) Caravage peignit sur une seule toile invraisemblable un résumé des sept œuvres de miséricorde. Devant une taverne, dans une ruelle qui existe encore, il est victime d'un guet-apens dont il sort à demi mort." Par ailleurs, il précisait que ses romans se ressemblaient quelquefois parce que le personnage principal en est la ville de Naples. Signalons les essais de Giuseppe Merlino, Splendeurs et misères d'une capitale, qui évoque de nombreux personnages célèbres. Il écrit : "Rome, Naples et Florence (1817) est le premier "vrai" livre de Stendhal, écrit par un jeune libéral, écœuré par l'épuration de 1816 en France et par les émigrés de retour dans leur patrie sans avoir rien oublié, ni rien appris. Un livre qui annonce à sa manière les grands romans à venir, du Rouge et le noir à La Chartreuse de Parme. Il faut lire ce voyage en Italie à la lumière d'une phrase programmatique : "l'auteur, qui n'est plus français depuis 1814, est à un service étranger". C'est un exilé qui parle, et non un touriste." Suivent les textes de Giuseppe Fonseca, de Maria Pandolfi et, bien sûr, de Sébastien Allard. Etc.

Qu'en est-il de cette magnificence historique de cette ville ? Il faut rappeler la naissance de cette ville avec Sylvain Bellenger. "La légende, d'Homère à Virgile et de là à Matilde Serao, fait remonter l'origine de la ville à la mort de l'ensorceleuse sirène Parthénope dévastée par la résistance d'Ulysse ou bien encore aux amours de la même sirène avec un Centaure nommé Vesuvio3. Naissance et mort sont associées dans le cœur même de Naples. Le vrai risque pour qui veut raconter Naples est de se répéter, et il semble inévitable tant les évocations de la cité parthénopéenne…" Directeur du Museo e Real Bosco di Capodimonte.

On peut dire que Naples s'infiltre dans le Louvre par quelques-uns de ses plus beaux atours. Nous déambulons librement dans la grande galerie. Les grandes œuvres vous regardent et abolissent le temps. Vous respirez avec la "Danaé" de Titien ; et il y a la Flagellation du Christ du Caravage, puis plus loin en allant au fond de la galerie, vous découvrez les peintres peu connus du grand public que sont Mattia Preti (1613-1699), regardez son Saint Sébastien, et Francesco Guarino et sa Sainte Agathe, avec d'étonnants tableaux ; vient ensuite Colantionio (1420-1470) qui a peint un Saint Jérôme dans son cabinet avec un lion qui vous regarde tendrement, son retable, le Silène ivre de De Ribera, la Marie-Madeleine portée au ciel par des anges de Giovanni Lanfranco (Parme, 1582-Rome, 1647), une huile de 1616-1617, c'est une superbe élévation sur un fond de paysage désert en perspective. Nous avons dans la Grande galerie des peintures italiennes : le Caravage et sa Flagellation, Bellini, Masaccio, Raphaël, Titien ou Carrache et Parmigianino et une partie de la collection Farnèse, etc. Une succession de chefs-d'œuvre dans Paris ! Lotto avec le portrait de l'évêque Saint Bernardo. La République parthénopéenne, proclamée par les troupes françaises du Directoire le 21 janvier 1799, sous les ordres du général Championnet avait rallié l'élite de la société napolitaine, tous unis par le désir d'arracher Naples à l'obscurantisme bourbonien. Ce beau rêve avait été cassé net, cinq mois plus tard, par le retour du roi Ferdinand IV, Re Nasone, despote inculte et borné, qui avait organisé une implacable répression, avec l'appui des sanfédistes du cardinal Ruffo et de la flotte anglaise ; les acteurs de cette République éphémère avaient tous été pendus ou décapités : un génocide culturel, dont Naples ne s'est jamais relevée. Comme le précise Fernandez, le piéton de Naples.

La richesse et l'abondance due à la réunion de ces deux collections est un rendez-vous qu'on ne peut manquer. Vous longez lentement la galerie, et vous tombez sur Atalante et Hippomène de Guido Reni. Et là, la Judith de Gentileschi, la nature morte d'Abraham Brughel, Lionello Spada et Raphael ! Deux à trois visites sont nécessaires pour s'imprégner de ces chefs-d'œuvre réunis au Louvre.

Sébastien Allard (co-commissaire et conservateur du Louvre) : "En effet, d'incessants mouvements d'œuvres, des accrochages, des décrochages ont eu lieu ; des peintures du Louvre ont regagné, temporairement, les réserves, pour faire de la place à celles de Capodimonte ; d'autres, parfois monumentales, ont été déplacées pour les faire mieux dialoguer. Le sacrifice est grand, nous en sommes conscient, car pendant plusieurs semaines, la Grande Galerie, l'espace le plus visité du Louvre, a pris, en partie, une allure de chantier, mais le résultat est à la hauteur de l'effort consenti. Pourquoi donc mêler les deux collections ? D'une part, il fallait que l'hommage célèbre non seulement l'intensité des relations qui unissent le Louvre, et le département des Peintures en particulier, aux institutions italiennes, nos premières partenaires à l'échelle européenne, mais aussi la qualité extraordinaire des prêts consentis par le musée de Capodimonte."

Faut-il rappeler quelques faits historiques. "Naples est une des villes les plus anciennes d'Europe, mais l'Italie a ceci de singulier qu'étant composée de régions antiques, le pays, unifié en 1861, reste néanmoins une république très jeune, fondée en 1946. Bon nombre de ses institutions sont de ce fait récentes. Le ministère de la Culture (Ministero dei Beni culturali e Ambientali) a été créé en 1974, et la Direction des musées en 2014." Le Bosco s'anglicisa, sous l'égide notamment d'un jardinier allemand formé à Vienne, Frederick Dehnhardt, premier directeur du Bosco di Capodimonte. Au Capodimonte, la collection Farnèse est l'une des collections d'antiques, de médailles, d'objets rares, de manuscrits et de peintures les plus importantes et les plus éclairées d'Italie. "Progressivement, grâce aux bons soins de Niccolò Marcello Venuti, conservateur de la collection Farnèse, les tableaux furent néanmoins exposés au Palais royal, mais très rapidement, du fait du mauvais état du bâtiment et de la proximité de la mer, préjudiciable à la conservation des œuvres, il fut décidé que les collections de la maison Farnèse seraient hébergées dans la nouvelle résidence royale de Capodimonte." N'oublions pas la création du Teatro San Carlo où furent créés nombre d'opéras. "Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que se concrétisa l'idée conçue dès 1920 de réaliser à Capodimonte la grande pinacothèque du Sud. Les musées italiens de l'après-guerre avaient alors pour mission de réaffirmer l'identité à la fois antique et contemporaine de l'Italie, celle des arts. Des architectes comme Carlo Scarpa au Palazzo Abatellis à Palerme en 1953-1954, le groupe BBPR (Gian Luigi Banfi, Lodovico Barbiano di Belgioioso, Enrico Peressutti, Ernesto Nathan Rogers) au Castello Sforzesco à Milan entre 1948 et 1963, Franco Albini au musée du Trésor de la cathédrale de Gênes ou encore Ezio De Felice à Capodimonte, renouvelèrent le vocabulaire muséographique en s'affranchissant du rationalisme des architectes de l'école de Weimar, avec souvent un raffinement exceptionnel et une inventivité entrée d'un coup dans l'histoire." Sylvain Bellenger.

De nombreux écrivains ont écrit sur le voyage en Italie et sur Naples et sa région. De nombreuses personnalités sont passées bien sûr par le Bosco… Citons quelques amateurs du Grand Tour : Cochin en 1750, Winckelmann en 1758, Fragonard en 1761, le Marquis de Sade en 1776, Vivant Denon et l'expédition de Saint-Non en 1777, Canova en 1780, Charles Mercier Dupaty en 1785…

Il y a notamment André Suarès, et quelques autres. Les amateurs du Grand Tour sont nombreux. Parmi les écrivains qui ont écrit sur Naples citons la grande Anna Maria Ortese : La mer ne baigne pas Naples (1993, Ed. Gallimard). Un livre qui a suscité de nombreuses polémiques en Italie. Mais on dit souvent que Naples est : "un mélange original de civilisation et de vie sauvage". (Merlino). André Suarès écrivait dans le Voyage du Condottière : "Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d'art : une création. De la plus humble à la plus haute, la création porte témoignage d'un créateur. Les pays ne sont que ce qu'il est. Ils varient avec ceux qui les parcourent. Il n'est de véritable connaissance que dans une œuvre d'art. Toute l'histoire est sujette au doute. La vérité des historiens est une erreur infaillible. Qui voyage pour prouver des idées, ne fait point d'autre preuve que d'être sans vie, et sans vertu à la susciter." Ainsi la liste est longue des écrits sur l'art à Naples, la ville et l'Italie. Notons, pour mémoire, le roman de Dominique Fernandez sur Le Caravage, La course à l'abîme (Poche, 2002). Le Capodimonte s'est ouvert depuis quelques années aux œuvres modernes et contemporaines. Il y a eu une belle exposition de Jan Fabre (en 2019, Oro Rosso, Sculture d'oro e corallo, disegni di sangue).

En 1978, Raffaello Causa fit entrer dans les collections le grand Cretto d'Alberto Burri. Ainsi le Capodimonte fut le premier et l'unique musée d'art ancien en Italie à raconter l'art italien depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours. Mort prématurément, Causa, surintendant des biens artistiques et historiques de Naples et de la Campanie, directeur de Capodimonte de 1962 à 1984, laissa son héritage à Nicola Spinosa, qui fut surintendant du Polo Museale Napoletano pendant vingt-cinq ans. En 2025, il y aura de futurs aménagements au Capodimonte. La collection royale sera plus présente avec la réintroduction du mobilier et des sculptures dans les galeries de peintures et la création de dix cabinets de porcelaines dans l'esprit des cabinets du XVIIIe. Viendront ensuite de nouvelles collections d'art contemporain italien : Arte Povera et Transavangardia des sixties, des seventies et des années 1980. Une donation a été faite par le photographe napolitain Mimmo Jodice qui ouvrira dans trois ans la Casa della Fotografia Mimmo Jodice dans le Fabbricato Cattaneo, un des édifices aristocratiques et pastoraux du Bosco.

Les magnifiques tableaux sont présents devant vous, ils existent à travers le Temps. Et dans ce moment-là, ils ne regardent que vous. Français et européens encore un effort…

Je voudrais finir par ce souvenir de Pasolini.
"Cette nuit-là, au lieu d'aller dormir, j'ai erré dans Naples comme un fou : là certains paressaient au milieu de jardins, ailleurs c'était l'ouverture d'un nouveau café, tout rouge, le Café du Soleil, plus loin des marins s'entendaient avec des femmes le long de barques entassées, ici encore des bourgeois se balançaient sur les chaises longues de bars éblouissants. Trois ou quatre fois j'ai fait l'aller-retour au Pausilippe. Debout jusqu'à l'aurore, j'ai vu le Vésuve, proche à le toucher de la main, contre un ciel désormais rouge, embrasé, comme s'il ne parvenait plus à masquer le Paradis."

Maintenant, entrez dans le Paradis du Louvre et du Capodimonte avec l'œuvre de Giovanni Lanfranco, Madeleine portée au ciel par des anges.
 
Patrick Amine
Paris, juin 2023
 
Naples à Paris
Le Louvre invite le Musée de Capodimonte
07 juin 2023 au 08 janvier 2024.
www.louvre.fr
 
 
Naples à Paris
Naples (Capodimonte) à Paris (Louvre)
Giovanni Lanfranco, Madeleine portée au ciel par des anges
Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
 
 
Naples à Paris
Naples (Capodimonte) à Paris (Louvre)
Francesco Guarino, Sainte A gathe, vers 1637-1640
Huile sur toile, 87 × 72 cm
Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
 
 
Naples à Paris
Naples (Capodimonte) à Paris (Louvre)
Couverture du catalogue
 
Le Louvre - Commissariat général : Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre et Sylvain Bellenger, directeur général du Museo e Real Bosco di Capodimonte, Naples. Note sur les visuels : L’utilisation des visuels a été négociée par le musée du Louvre, ils peuvent être utilisés avant, pendant et jusqu’à la fin de l’exposition (7 juin 2023 - 8 janvier 2024), et uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte. Horaires d’ouverture : de 9 h à 18 h, sauf le mardi. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h45 - infos : louvre.fr

Notes Diverses :

(1)Ce que Malaparte écrit dans son roman La Peau. Curzio Malaparte, 1949, Ed. Denoël, Trad. De l’italien par René Novella. p. 59. Nouvelle édition en 2008. La Peau fut condamnée par le Vatican en 1950 et mise à l’index des livres interdits. Liliana Cavani la porta au cinéma en 1981.). (*). Voir L’Âge d’or de la peinture à Naples, De Ribera à Giordano, Ed. Liénart). Françoise Bardon Caravage, ou l'expérience de la matière, Paris, Presses universitaires de France, 1978, 222 p. Giovanni Pietro Bellori, Vie du Caravage, Paris, Gallimard, coll. "Le Promeneur", 1991. Daniel Arasse a abordé Le Caravage comme Michel Laclotte, Roberto Longhi, etc. Gérard-Julien Salvy, Le Caravage, Paris, Gallimard, coll. "Folio", 2008. Stefano Zuffi, Le Caravage par le détail, Hazan, coll. "Beaux-Arts",2016.

(2) Pier Paolo Pasolini, La Longue Route de sable, 1959 - A propos de Sade : arrivé à Naples, – "là où finit l’Europe", selon un autre voyageur français – peu après l’Épiphanie de 1776 s’installe non loin de la via Toledo, une longue et belle rue jalonnée de grands édifices et de commerces d’alimentation qui la rendent aussi animée que sale, non loin du logis de Jean-Baptiste Tierce, habile paysagiste et ami proche. Avec Tierce, un protégé du cardinal François Joachim de Bernis, prélat puissant et libertin influent, Sade explore méticuleusement le "corps" de Naples et fait l’ascension du Vésuve jusqu’au bord de son nouveau cratère flamboyant, illustration exemplaire de ce "sublime" qui prodigue indifféremment le plaisir et la terreur. Sur sa demande, Sade obtient du peintre des dessins de la ville et de ses célèbres alentours, en vue de la publication de son Voyage pittoresque. (…)" L’auteur DOMENICO REA qui fit découvrir Naples à Dominique Fernandez a publié : Cancer baroque ["Una Vampata di rossore"], trad. de Marguerite Pozzoli, Arles, France, Actes Sud, coll. "Lettres italiennes", 1988, 301 p. Fernand Braudel disait de Naples : "Européenne avant qu'italienne elle a toujours préféré le dialogue direct avec Madrid ou Paris, Londres ou Vienne, ses homologues, en snobant Florence, Milan ou Rome". N’oubliez pas les peintures de : Rosso Fiorentino, Portrait de jeune homme (peut-être Giampaolo dell’Anguillara da Cerveteri), 1524-1526 Huile sur panneau - Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte. Guido Reni, Atalante et Hippomène, vers 1615-1618 ∙ Huile sur toile. Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte → Artemisia Gentileschi, Judith décapitant Holopherne, Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte, Mattia Preti, La Mélancolie et Saint Sébastien, Francesco Guarino, Sainte Agathe, Luca Giordano, Notre Dame du rosaire. Mattia Preti, Saint Sébastien, vers 1656. Huile sur toile, 240 × 169 cm. Naples, Propriété de l’église Santa Maria dei Sette Dolori, en dépôt au Museo e Real Bosco di Capodimonte.

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